Carrière Chauffour

Les carrières

Durant la Première Guerre mondiale, avec l’enlisement du front à l’automne 1914, les armées françaises, britanniques et allemandes s’installent dans les carrières de pierre situées près du front, notamment dans les départements de l’Aisne et de l’Oise où elles sont les plus nombreuses.

Souvent profondes, elles offrent de solides abris aux combattants en cas de bombardements. En outre, ces carrières sont aménagées par chaque belligérant en véritables dépôts où s’amassent hommes, munitions, ravitaillement, nécessaires au lancement de nouvelles offensives.

Au printemps et à l’automne 1917, les carrières qui entourent le plateau du Chemin des Dames deviennent les enjeux de terribles combats, se transformant tour à tour en abris ou en tombeaux pour des centaines de combattants. D’autres carrières, situées en retrait de la ligne de front, sont aménagées en cantonnements, transformant les galeries souterraines en véritables casernements équipés de dortoirs, de cuisines, de postes de commandement ou de postes de secours.

Au gré des relèves, des soldats laissent sur leurs parois les traces de leur passage, gravant simplement leur nom, ou réalisant de véritables bas-reliefs qui, pour la plupart encore visibles de nos jours, offrent un témoignage exceptionnel sur les conditions de vie des combattants de la Grande Guerre.

Description

Cette carrière souterraine, mais dont une grande partie se trouve à ciel ouvert, existait déjà au début du 19e siècle. A partir de septembre 1914, elle se trouve dans les lignes françaises et y restera jusqu’en juin 1918, date à laquelle elle se retrouve à 10 km à l’arrière des lignes allemandes jusqu’à la mi-août.

Cette carrière a été occupée par des régiments de retour de Verdun ou de la Somme, complètement épuisés ; le Noyonnais était un front relativement calme où les unités éprouvées venaient se refaire une santé. Au début de l’année 1915, cette carrière, qui peut contenir deux compagnies, commence à être aménagée, surtout par le 72e R.I.T.

Des moellons sont agencés pour boucher les nombreuses ouvertures de la carrière. Différents aménagements lui donnent l’air d’un village troglodyte. Ces cantonnements étaient particulièrement soignés : fenêtre inspirée de l’art byzantin, traces rupestres (plus de 200).

Ces traces rupestres, réalisées pendant la première guerre mondiale, se distinguent par l’extrême diversité des sujets abordés : patronymes, unités, scènes de la vie militaire et quotidienne, références patriotiques et religieuses, femmes, portraits, caricatures de soldats ennemis, animaux, fleurs, ...